lessphp fatal error: expected color value: failed at `-groups.less";` /home/doza2329/galeriearnaudbard.com/wp-content/themes/theme51394/bootstrap/less/bootstrap.less on line 37 Guillaume Paturel Interview | Galerie d'art Arnaud Bard - Peinture Sculpture à Boulogne-Billancourt Paris

Guillaume Paturel Interview

Galerie A. Bard : A quel moment as-tu senti que tu deviendrais ( Peintre, Sculpteur, Photographe ) ?
Guillaume Paturel : J' ai toujours créé depuis le plus jeune âge mais j' ai réellement décidé d' être artiste très tard , bien après mes études aux beaux arts . Et ce fut un peu par accident .
Mon père avec qui j' ai entretenu des rapports assez tendus m' a appelé il y a une dizaine d' années pour m' annoncer qu’il avait que quelques mois à vivre .
Le même jour, je suis allé acheter des pinceaux et des toiles pour entretenir une relation avec lui. Il était passionné d' art . Ce jour là je devenais artiste . L’art contre la mort .

A B : Quels sont tes rituels dans ton atelier, avant de te mettre au travail ?
G P : Je n' ai pas vraiment de rituel . Le seul rituel est d' être dans l' action , je me pose rarement devant une toile blanche et médite . Non .
Je préfère plutôt peindre entre deux actions qui n' ont rien avoir avec la peinture. Pour peindre, je dois entretenir cette impression que ce que je fais n'a pas d' importance.
Le rituel serait donc d'installer une insouciance pour produire de l' art .

A B : Quelle est l’inspiration de tes créations ?
G P : L' inspiration vient des œuvres précédentes bien que je sois tourné vers l'avenir .Les tableaux se suivent mais le fil de l'histoire est continu.
Je ne fais que réaliser la même œuvre en empruntant des chemins différents mais je ne raconte qu' une seule chose , la création est une répétition voire un bégaiement.
Mon inspiration est en moi et comme un archéologue, je suis à la recherche de quelque chose d'invisible que je déterre.
Mais avant tout, j'essaye d'etre vivant dans tout ce que je fais, c'est bien la hantise de la mort qui donne naissance à l'art,

A B : Quel message transmets-tu à travers tes toiles ?
G P : Je peins ce que je ne peux pas dire par la parole . Et il n'y a pas de message précis, pas d' acte politique conscient non plus .
Les spectateurs peuvent voir un message dans mes tableaux et ils m'apprennent des choses sur moi que j' ignore.
Mes tableaux se lisent sans mode d'emploi , sans explications jointes à l'œuvre, il n'y a pas de construction théorique.
Et ceux qui cherchent des explications dans un tableau se trompent souvent.

A B : Partant sur une île déserte avec quel mentore aimerais tu partir, et pourquoi ?
G P : Je ne partirai qu' avec de la musique, le plus puissant des arts .
Mais est ce que j' ai envie de me retrouver avec Bach sur une île déserte ? ...Peut-être pas après tout .
Je préférai me retrouver avec Dieu, on se parlera peu mais je me sentirai en paix .

A B : As-tu une anecdote à nous livrer ?
(Exemples : avoir été surpris de voir une de tes toiles, accrochée dans un lieu où tu ne t’y attendais pas. Une rencontre avec un collectionneur particulier. Une anecdote concernant la réalisation d’une de tes œuvres… ).
G P : J'ai la critique assez acerbe concernant mon travail . Je me dit toujours que mes œuvres sont en devenir même achevées, que les prochaines œuvres seront plus fortes .
Un jour je me baladais à Brooklyn et je vis à une centaine de mètres un tableau de grande taille derrière la baie vitrée d' un magasin . Je me suis dit « le dynamisme et ces couleurs sont incroyables, allons voir de plus près .
Cette poignée de secondes d'émoi et d' excitation fut coupée court car en me rapprochant à mi distance je reconnus mon tableau .
Et j ai pensé « Merde alors ce type avait quelque chose à dire ! " . Et je me suis vu comme une personne autre . Il y avait l' artiste et moi . Deux personnes différentes.
Cela m' apaisa d' être mon propre spectateur qui appréciait mon propre travail !