Privé : LAMBERT Christophe
Christophe LAMBERT est né au lendemain de mai 68 dans une ambiance où tout était naissant, possible, exponentielle, -littérature, musique pop rock, libération sexuelle-, et qui fut, comme pour certains futurs artistes de cette génération, un terreau de prospection et de créations incroyables. Cette mouvance et son berceau familial, son père ingénieur, sa mère bijoutière, fantasque qui l’emmenait dans les boîtes de nuits tout en fréquentant les établissements religieux du Paris 16ème sans oublier un grand père affichiste et galeriste, ont été propices à sa rencontre avec l’art. C’était une évidence.
Le talent et la subtilité de Christophe Lambert est de customiser des gants de mariage, en apposant sur ces supports délicats en peau d’agneau, des identités et des messages opposés. Généralement, des représentations de vanités et de jeunes mariées, des points affirmés par des slogans punk-rock en opposition avec la douceur de jeunes filles en attente d’amour ; des scènes de vie entre un vieil homme et sa muse. Les œuvres de Christophe, réalisées avec beaucoup d’onirisme et de grâce, tels des tatouages que l’on pourrait retrouver chez les marins au long cours, nous interrogent sur des sentiments essentiels de la vie que l’on aimerait s’accaparer sur sa propre peau.
Galerie A. Bard : A quel moment as-tu senti que tu deviendrais peintre ?
Christophe Lambert : A l’âge de dix ans, en dessinant la sculpture d’une tête de pharaon dans le département des antiquités égyptiennes du Louvre.
A B : Quels sont tes rituels dans ton atelier, avant de te mettre au travail ?
C L : Je dessine sans atelier et sans la préparation d’un rituel probablement parce que la notion de travail n’existe plus dans ce que je fais. La mise en condition se fait d’elle-même et les lieux, parce qu’ils peuvent être physiques ou virtuels, selon les créations, ont moins d’importance.
A B : Quelle est l’inspiration de tes créations ?
C L : Le monde est subtil. La vie est précieuse. Il faut la prendre avec des gants.
A B : Quel message transmets-tu à travers tes toiles ?
C L : Le monde est subtil. La vie est précieuse. Il faut la prendre avec des gants.
A B : Partant sur une ile déserte, avec quel mentor aimerais-tu partir, et pourquoi ?
C L : Heureusement, j’ai la chance de ne plus avoir de mentor. J’admire toutes les personnes créatives mais j’ai besoin d’air. Ah si peut-être Stanley Kübrick dans son art…parce qu’il était génial pour nous raconter des histoires terrifiantes ou extraordinaires.
A B : As-tu une anecdote à nous livrer ?
C L : En haut de la colline, une petite chapelle piquait la nuit de son clocher. Je ne suis pas croyant, alors je restais à sa porte. Je ne demandais plus rien, j’avais tout ce que je voulais. Je remerciais. Dans le noir sidéral, à des années lumières, il y avait là-haut des milliards de brillantes étoiles comme autant de vies sur la terre. En rentrant à la camionnette où ma fille était endormie, je fredonnais une chanson de Billie dont le refrain dit : aussi longtemps que je suis là, personne ne peut te blesser.