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Sébastien Cheramy Interview

Galerie A. Bard : A quel moment as-tu senti que tu deviendrais ( Peintre, Sculpteur, Photographe ) ?
Sébastien Cheramy : Du plus lointain de mes souvenirs, je pense que j'avais déjà un crayon ou un pinceau. J'ai été très vite touché par la peinture et sa capacité à donner des impressions et des sensations. Il n'y a jamais eu de rupture entre le dessin d'enfance et la peinture, ça a toujours été mon refuge, mon moyen d'expression. Évidemment je ne savais pas que je deviendrais peintre mais j'ai toujours fait en sorte que l'art gravite autour de moi: mes études universitaires ( histoire de L'Art et restauration de vitraux), mon métier d'enseignant en Arts etc...
Peindre est devenu peu à peu une évidence.

A B : Quels sont tes rituels dans ton atelier, avant de te mettre au travail ?
S C : Je mets énormément de temps avant de me mettre au travail. Une fois à l'atelier j'ai besoin d'un temps ou je marche autour de ce qui à déjà été fait, la musique est présente et je commence à me laisser envahir. Avant "d'attaquer" une nouvelle toile je mobilise pas mal d'énergie autour de moi afin de rassembler des images saisies auparavant et que j'ai mémorisées, cela peut être un paysage à travers la vitre lors d'un trajet, à une trace d'écriture sur un vieux mur en ruine ou encore une phrase lu quelques jours auparavant et qui à fait sens en moi immédiatement.

A B : Quelle est l’inspiration de tes créations ?
S C : Mes inspirations sont de sources multiples: Un vieux mur marqué par le temps, l'érosion des roches sur une plage, l'instant fragile ou la vague percute avec fracas le bord de mer, un ciel d'orage ou encore la poésie sous toutes ces formes, la musique, un podcast d'Etienne Klein sur la structure fondamentale de la matière, des lectures, l'instant que je suis en train de vivre, etc...
Je travaille à partir de trois grandes notions importantes pour moi: l'humain, le temps et la matière.
Mes peintures sont souvent la captation d'un instant précis de mes pensées.

A B : Quel message transmets-tu à travers tes toiles ?
S C : Je n'ai pas la prétention de transmettre un message, mais plutôt d'inviter celui qui regarde à vivre une expérience, celle du ressenti. L'abstraction que je propose prend sa source dans le réel, je propose simplement la lecture du monde tel que je le perçois.
A mon humble niveau j'espère inviter du mieux possible le spectateur à penser.
J'ai toujours en mémoire cette phrase de A.Tapiès: "La poésie, c'est la vie, et l'art, la conscience du monde".

A B : Partant sur une ile déserte avec quel mentore aimerais tu partir, et pourquoi ?
S C : Je n'ai pas de mentore au sens le plus strict du terme, bien sûr j'ai bien une série d'artistes qui influencent, guident et inspirent mon chemin, mais
Je n'imagine pas ma solitude sans la présence de Livres importants plutôt que d'un mentore.
Donc si je devais partir sur une île déserte ce serait accompagné d'ouvrages dont je sais qu'ils me donneraient la force d'être seul sur cette île déserte.

A B : As-tu une anecdote à nous livrer ?
S C : Il y a très peu de temps j'ai été contacté par un galeriste qui souhaité discuter et échanger sur mon travail, Nous convenons d'un RDV à sa galerie. Lorsque j'arrive chez lui, une quantité d'images remontent et font surface en moi, Cette galerie j'y suis venu il y'a 27 ans quand j'étais adolescent pour y voir des oeuvres d'artistes vivants et je te laisse imaginer l'émotion qui m'a submergée en entrant chez toi.