Jean ISNARD
Sculpteur, Jean ISNARD est un capteur d’émotion, il puise son inspiration dans l’univers de l’eau, dans la nature, comme pour en figer la limpidité de l’eau des glaces. Il emprunte des matériaux chargés de d’histoire, de mémoire telle des bois précieux sélectionnée et accrédités par son ébéniste, ou des poutres pour ces pièce monumentales issues d’abbayes cisterciennes. Jean, mêle ainsi une technologie d’avant-garde au secret des matériaux noble et high-tech. Il est un artiste méthodique, raisonné, poétique, faisant apposer les courbes aux angles, créatifs et imaginatifs, Il crée également en dehors de ses sculptures « pièce unique » des tables haute et basse, des bouts de canapé usuel.
Présenté en France, en Belgique et aux USA. Cet artiste de talent participe également depuis plus de six ans à Art Elysées et depuis 2 ans à Moderna.
Galerie A. Bard : A quel moment as-tu senti que tu deviendrais sculpteur ?
Jean Isnard : Lorsque j’étais tout gamin, j’avais souvent l’occasion d’aller voir, avec ma famille, au jardin des Poètes à Béziers, la fontaine du Titan (1892), représentant le géant Atlas du sculpteur Biterrois Jean-Antoine Injalbert, portant la terre, notre planète merveilleuse et maintenant bien abîmée. J’étais envoûté… C’est peut-être ce Titan que j’aurais aimé être ?
A B : Quels sont tes rituels dans ton atelier, avant de te mettre au travail ?
J. I : Je n’ai pas de rituel, car je ne me mets jamais au travail, je suis toujours au travail… je ne m’arrête pas souvent. Je modèle, je modifie, je déconstruis, je reconstruis des pièces virtuelles en 3D sur mon ordinateur, partout, en tous lieux, là où je me trouve et même en confinement.
A B : Quelle est l’inspiration de tes créations ?
J.I : La nécessité de créer, suggérer une rencontre entre la matière et la transparence, attiser le désir et la sensualité, ouvrir la forme, jouer avec le vide et fendre l’air, avec et malgré l’omniprésence de l’ordinateur.
A B : Quel message transmets-tu à travers tes créations ?
J.I : Je ne raconte pas d’histoire ni bla-bla… je donne à voir et à toucher des formes élémentaires et un peu sophistiquées.
A B : Partant sur une ile déserte, avec quel mentor aimerais-tu partir, et pourquoi ?
J.I : Avec Agésandros, Polydoros et Athénodoros qui sont, paraît-il, les créateurs du Groupe du Laocoon du Vatican, que je ne me lasse pas de contempler… au milieu de ces trois génies, je ne pourrais que m’envoler vers le meilleur.
A B : As-tu une anecdote à nous livrer ?
J.I : Il y a très très longtemps, lors d’une balade dans le marais, j’ai reconnu avec étonnement dans un bar branché et animé une de mes sculptures collée sur le zinc, et servant d’appui au coude d’un buveur sympathique. J’ai alors demandé au personnel et au patron du bar de qui était cette magnifique pièce… personne ne savait… je suis parti avec mon secret, fier de cette découverte et persuadé à ce moment qu’une brillante carrière de sculpteur s’ouvrait devant moi.